jeudi 23 mai 2013

*** Cendrillon


@Cici Olsson  

Joël Pommerat signe avec Cendrillon un  spectacle sublime. Décidément, quel talent !   

Je suis une fan inconditionnelle de Joël Pommerat. Son Cercles/Fictions, vu aux Bouffes du Nord en 2010, est le plus beau spectacle auquel j’ai eu la chance d’assister dans ma vie. Et c’est avec énormément d’enthousiasme que j'ai découvert son Cendrillon en 2011 aux Ateliers Berthier. Aucune déception pour cette troisième incursion de mon metteur en scène préféré dans l’univers de l’enfance (après Le Petit Chaperon rouge et Pinocchio). Difficile toutefois d’en parler, tant l’univers de Pommerat est singulier, onirique, délicat, poétique, envoutant… Par où commencer…

Par la mise en espace… Comme toujours chez Pommerat, les jeux de lumière (signés Eric Soyer) sont minimalistes mais essentiels. Ils créent à eux seuls les éléments du décor. En une fraction de seconde, on passe ainsi de la pièce principale de la maison en verre de « la future femme du père de la très jeune fille » à la chambre/cave de « Sandra/Cendrier/Cendrillon », ainsi qu’elle est appelée par son père, ses belles-sœurs ou son prince. 

C’est la comédienne belge Deborah Rouach qui interprète cette cendrillon, aussi nommée « la très jeune fille », qui perd sa maman au début du spectacle et qui croit qu’il faut penser à elle chaque seconde pour qu’elle ne meurt pas complètement. Elle est bouleversante de justesse, à la fois gouailleuse et résignée, désespérément triste et pleine de malice. Citons également Catherine Mestoussis, excellente en marâtre aussi méchante que ridicule et pathétique ; Caroline Donnelly parfaite en petit prince touchant et Noémie Carcaud formidable en fée déjantée (ces deux dernières jouent aussi les rôles des belles-sœurs). Il y a aussi une conteuse, Marcella Carrara, qui nous envoute avec la douceur de son accent italien. 

Une méchante belle-mère, un prince, une fée… tous les éléments du conte sont là. Mais Pommerat s’en amuse, les place là où on ne les attend pas. Le résultat est un spectacle non seulement visuellement sublime (c’est toujours le cas chez Pommerat), mais aussi profondément touchant puisqu’il aborde avec une infinie finesse les questions vitales de l’enfance : la mort, la peur, la solitude. Merveilleux. (A partir de 8 ans.) 

Cendrillon (1h40), de Joël Pommerat à l’Odéon (Ateliers Berthier), du 24 mai au 29 juin. www.theatre-odeon.fr

3 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec vous. ce spectacle est une merveille. J'y suis allée avec mon fils de 10 ans. Il a adoré même si ce n'est pas vriament un spectacle pour le jeune public (attention, n'y allez pas avec des trop petits). Il a ri, il a été ému. il a été captivé du début à la fin. Je suis vraiment contente de lui avoir fait découvrir cette pièce d'une si grande qualité. ça change des niaiseries parfois proposées aux enfants surtout pendant les fêtes de fin d'année! Nathalie (et son fils Paul)

    RépondreSupprimer
  2. Comme vous, j'adore le travail de joël Pommerat. Vous me donnez très envie de découvrir cette nouvelle création. Bravo pour votre blog. Noémie Varenne.

    RépondreSupprimer
  3. Ce spectacle est magique et nous emporte du début à la fin dans ce conte triste et, selon moi, plus destiné aux adultes qu'au très jeunes enfants. Première fois que je vois une pièce de Joël Pommerat, je suis époustouflée.

    RépondreSupprimer